« Un programme qui répond bien aux enjeux. » C’est en ces termes que Gilles Desrumaux, délégué général de l’union professionnelle du logement accompagné Unafo, qualifie le plan Logement d’abord présenté au secteur le 8 septembre, après trois mois de concertation [1]. « Les cinq priorités annoncées font le tour du sujet : production de logement abordable et adapté, promotion de l’accès au logement, accompagnement, prévention des ruptures et mobilisation des acteurs et des territories », détaille-t-il. En outre, 16 axes d’action ont été fixés, parmi lesquels la mobilisation du parc privé à des fins sociales, l’amélioration de l’accès au logement social pour les ménages défavorisés ou encore la connaissance des publics via le déploiement du système d’information unique aux services intégrés de l’accueil et de l’orientation (SI SIAO).
Valoriser les métiers du travail social
Pour suivre l’avancée du chantier, des groupes de travail seront installés (accompagnement social, gouvernance, évaluation du plan, accompagnement au changement). L’un d’entre eux sera chargé de suivre la mise en œuvre accélérée du programme dans 15 territoires dès 2018, dont celui de Toulouse, a précisé le président de la République en déplacement dans la ville le 11 septembre. À cette occasion, il a également annoncé que le plan Logement d’abord se traduirait par la création de 10 000 places en pensions de famille (soit 2 500 places de plus que le plan de relance annoncé fin 2016) ainsi que 40 000 en intermédiation locative pour « recentrer l’hébergement d’urgence sur les réponses immédiates ». Reconnaissant l’importance du travail social dans le dispositif, il a aussi indiqué vouloir « valoriser ces métiers » et devrait s’exprimer mi-octobre sur le sujet.
Au programme encore, la création de 40 000 logements en prêt locatif aidé d’intégration (PLAI ) par an, dès 2018 et sur l’ensemble du quinquennat. Des annonces positives pour Gilles Desrumaux qui reste néanmoins prudent, en particulier au regard des moyens qui seront mobilisés. Certes, Emmanuel Macron a promis une augmentation du budget hébergement-accompagnement (+10 %) mais les annonces de baisse des allocations logement (APL) et l’annulation de 96 millions d'euros d’aide à la pierre pendant l’été ne sont pas des signaux de nature à rassurer les associations.
[1] Ce plan constitue l’un des volet de la Stratégie Logement présentée le 20 septembre par le gouvernement.
Noémie Colomb
Publié dans le magazine Direction[s] N° 157 - octobre 2017