Le plan gouvernemental d’investissement dans les compétences prévoira bien un volet consacré à l’insertion par l’activité économique (IAE), comme le suggérait en janvier dernier le président du groupe SOS, Jean-Marc Borello [1]. Fin mai, un accord-cadre a été signé en ce sens par les grands réseaux, l’État et les principaux organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA). Son ambition ? Faciliter le financement et l’accès à la formation des salariés en insertion. Pour cela, l’État s’engage à investir 200 millions d’euros d’ici 2022, dont 10 millions cette année. « Nécessaire, vu les besoins importants et spécifiques de ces publics, cet investissement reste toutefois insuffisant, explique le délégué général de Coorace, Éric Béasse. Car ces crédits ne seront mobilisables que pour cofinancer les actions de formation à hauteur de 50 % au plus : la question n’est donc réglée qu’à moitié ! C’est pourquoi, outre l’investissement des conseils régionaux, la mobilisation concomitante des fonds de l’alternance est indispensable. »
Pilotage local
Concrètement, tout type d’actions de formation [2] pourra être appuyé, comme le soutien à l’ingénierie des projets. Les frais pédagogiques et annexes, et jusqu’à la moitié de la rémunération des salariés [3], pourront ainsi être pris en charge. « L’ingénierie et le pilotage se feront au niveau régional entre les réseaux, les directions des entreprises, du travail et de l'emploi Direccte et les OPCA pour s’adapter aux besoins des salariés et des entreprises locales, ajoute Éric Béasse. L’important est que l’accord soit décliné rapidement pour donner un signal fort. »
[1] Lire Directions n° 161 p. 6
[2] Sauf celles relevant des seules obligations employeur.
[3] Sauf pour les ateliers et chantier d’insertion - ACI (10 % au plus).
Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 166 - juillet 2018