Début mars, les membres du Comité de suivi du droit au logement (Dalo) ont lancé un appel pour faire valoir les droits des sans-abri. Et notamment celui relatif à l’hébergement opposable (Daho), aujourd’hui en péril. En 2017, « seuls » 10 081 recours Daho ont été déposés [1]. Une goutte d’eau au regard des quelque 140 000 SDF recensés qui, trop souvent, renoncent à effectuer une demande en structure d’hébergement, déplorent les organisations : or, « sans recours au droit, aucune pression ne s’exerce pour que les politiques publiques en matière d’hébergement, de logement et de prévention des situations de rupture, soient enfin proportionnées aux besoins » de ces publics ainsi rendus invisibles.
Vers des équipes mobiles
Principale proposition pour améliorer l’accès aux droits ? La mise en place, dans chacune des 23 métropoles, d’équipes juridiques mobiles pour « aller vers » les sans-abri et les soutenir dans leurs démarches, à l’image de celle déployée sur la ville de Grenoble. Par ailleurs, rappelant l’État à ses obligations, le Comité de suivi lui enjoint d’allouer aux acteurs de terrain les financements nécessaires pour assurer des accompagnements de qualité [2]. Anticipant la fin de la trêve hivernale, certaines fédérations, comme celle des acteurs de la solidarité, réclamaient dès la mi-mars des engagements pour que personne ne soit remis à la rue sans solution.
[1] Bilan à consulter sur www.hclpd.gouv.fr
[2] Pour aider les professionnels, un guide pratique de l’accompagnant Daho est disponible sur www.droitaulogementopposable.org
Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 174 - avril 2019