Un pacte de refondation pour résoudre la crise. Début septembre, la ministre Agnès Buzyn a dévoilé 12 mesures visant à « stopper le processus qui a conduit à la banalisation du passage par les urgences » (750 millions d’euros d’ici 2022). Public particulièrement concerné : les personnes âgées, le quart des passages dans ces services suivis d’une hospitalisation complète concernant les plus de 80 ans. Pour atteindre l’objectif de « zéro passage par les urgences d’ici à cinq ans », les hôpitaux seront, dès 2019, financièrement incités à mettre en place des parcours structurés pour les seniors, via l’organisation d’admissions directes en services hospitaliers depuis leur domicile – établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) compris. Autre piste ? Renforcer la prise en charge médicale au sein même de ces structures. Pour appuyer leurs équipes, la création (ou le renforcement) d’équipes mobiles de gériatrie est confirmée dès la fin de l’année. Leurs personnels pourront aussi compter sur la généralisation du dispositif d’astreintes d’infirmières de nuit mutualisées [1]… déjà prévue par le dernier budget de la Sécurité sociale. « Toutes ces mesures ne sont en réalité que la mise en perspective de mesures déjà annoncées ou déjà en cours de déploiement », souligne Clémence Lacour, responsable institutionnelle à la fédération Fnaqpa.
L’hébergement temporaire mobilisé
Le médico-social sera aussi mis à contribution pour fluidifier l’aval. Pour inciter les patients âgés à recourir aux dispositifs d’hébergement temporaire, la prise en charge d’une partie de leur forfait dépendance et de leur tarif hébergement pourra leur être proposée durant 30 jours au plus. Une mesure, là aussi déjà détaillée par circulaire [2], pas toujours bien vue sur le terrain. « Difficile d’utiliser l’hébergement temporaire pour répondre aux besoins de sorties d’hospitalisation, car il est souvent employé comme une porte d’entrée sur l’hébergement permanent des Ehpad, reprend Clémence Lacour. En outre, compte tenu de son modèle économique, loin d’être solide, demander aux gestionnaires de faire le travail d’une clinique de soins de suite et de rééducation (SSR), et ce avec les moyens habituels, semble compliqué. »
[1] Lire Direction[s] n° 167, p. 4
[2] Instruction n° DGCS/5C/DSS/1A/CNSA/DESMS/2019/100 du 25 avril 2019
Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 179 - octobre 2019