C’est la preuve par les chiffres pour l’interfédérale rassemblant les acteurs de la protection juridique des majeurs – la Fnat, l’Unaf et l’Unapei – qui, le 13 octobre, a présenté les résultats de l’étude visant à chiffrer les gains socio-économiques générés par le secteur [1]. « Un outil d’évaluation et de valorisation, destiné à servir de boussole à l’action des pouvoirs publics », selon le président de l’Unapei Luc Gateau. À ces fins, l’impact de cette politique publique a été quantifié dans huit domaines. Résultats ? Chaque année, sans l’action des mandataires judiciaires (MJPM), le nombre de sans-abri augmenterait d’au moins 20 000 personnes souffrant de troubles psychiques (coût : 208 millions d’euros), 71 000 personnes âgées et handicapées passeraient sous le seuil de pauvreté (360 millions d'euros) ou encore le taux de maltraitance financière des personnes handicapées bondirait à 32,7 % (44 millions d'euros). Montant total de la facture ? 1 milliard d’euros. « Pour chaque euro investi par la collectivité, c’est 1,5 euro de gains, décrypte Julie de Brux du cabinet Citizing, spécialiste de l’évaluation des politiques publiques. Cela montre que ce secteur est un investissement, non un coût. »
Meilleure reconnaissance
Tous ces éléments prouvent à nouveau l’urgence d’un observatoire national, plaident les fédérations, désormais mieux armées pour revendiquer plus de reconnaissance pour le champ, sous la forme notamment d’une rallonge budgétaire de 130 millions d’euros en 2021. De quoi améliorer la qualité de l’accompagnement, notamment en limitant à 45 le nombre de mesures par MJPM (60 aujourd’hui) et après embauche de 2 000 professionnels de plus, dont la rémunération doit être revalorisée (+300 euros brut), soutiennent les organisations.
[1] « Protection juridique des majeurs : et si ça n’existait pas ? », étude Citizing, septembre 2020, à consulter sur www.unapei.org
Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 191 - novembre 2020