Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé
© Min. soc./Dicom/N.Revelli Beaumont/Sipa Press
Mi-juillet les conclusions du Ségur de la santé sont attendues. La grande concertation pilotée par Nicole Notat débouchera-t-elle sur une grande réforme ou de simples mesurettes ? Une chose est sûre : sur les 300 participants de départ le 25 mai, très peu représentent le secteur social et médico-social. Faute d’y être associé, le Collectif Handicaps diffuse ainsi ses propositions pour que les personnes handicapées ne soient pas oubliées…
« La balance penche fortement du côté de l’offre de soins et plus particulièrement de l’hôpital public », confirme Antoine Perrin, directeur général de la fédération d’employeurs Fehap qui participe aux débats. « Le médico-social arrive toujours en queue de peloton », regrette Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du syndicat Synerpa qui y contribue aussi. « À croire que la crise n’aura pas servi à prendre conscience que le médico-social devrait être tout aussi important que le sanitaire. Or, c’est tout l’enjeu : si le premier était plus fort et structuré, cela désemboliserait le second… Nous savons bien que le nombre d’hospitalisations chute quand les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ont recours à la télémédecine ou à des infirmières la nuit. »
Manque de visibilité
Transformation des métiers et revalorisation des soignants, nouvelle politique d’investissement, simplification de l’organisation, et fédération des acteurs dans les territoires… Moins de deux mois pour travailler sur ces quatre axes, c’est peu. « Les sujets partent un peu dans tous les sens ; un gage de transparence et de dialogue, commente Antoine Perrin. Des réunions sont annulées, ajoutées, décalées… Mais cela manque un peu de clarté dans la méthode et de visibilité. » Les priorités de la Fehap ? Une meilleure prise en compte du domicile, une reconnaissance de la prévention, l’affirmation de la démocratie sanitaire, un pilotage plus fluide et opérationnel, un « modèle de financement plus vertueux, sécurisant et responsable », ou encore d’une revalorisation des métiers.
Quant à l’association de directeurs AD-PA, son directeur Romain Gizolme souhaite que « cette concertation débouche sur du concret dès 2020 en matière de salaires, de carrières et d’emplois pour engager un plan de recrutement. Il faut surtout que le Ségur nourrisse des projets plus ambitieux ». En ligne de mire ? La 5e branche liée à l’Autonomie et la réforme du Grand âge.
Aurélie Vion
Publié dans le magazine Direction[s] N° 188 - juillet 2020