Début décembre, à l’occasion de ses assises - et à la veille de la mobilisation des travailleurs sociaux du 7 décembre -, l’Assemblée des départements de France (ADF) a adressé un message de « solidarité en direction des familles et des professionnels ». Ce après une rencontre avec des acteurs du champ du handicap, de l’insertion ou encore de la protection de l’enfance notamment, venus rappeler l’urgence d’une reconnaissance des professionnels, en particulier ceux exclus des revalorisations issues du Ségur de la santé et des accords Laforcade. Dénonçant « l’impréparation des décisions gouvernementales » et « l’absence de concertations préalables », les exécutifs locaux, pourtant principaux financeurs des secteurs oubliés, se disent prêts à « porter un message fort » auprès du gouvernement avec les associations. Comment se traduira leur soutien lors de la Conférence des métiers de l’accompagnement, alors que la CGT appelait déjà les personnels à rejoindre le mouvement du 11 janvier ?
Toujours des disparités territoriales
En attendant, certains ont pris leurs responsabilités, comme en Savoie : « Notre assemblée a voté le principe d’une prime de type Ségur pour les établissements et services sociaux et médico-sociaux sous notre compétence », détaille sa directrice générale adjointe, Anne Troadec. Des augmentations proches des 183 euros devraient être assurées dès janvier.
D’autres collectivités visent au moins leurs propres agents. Ainsi la métropole de Lyon, qui a récupéré les compétences départementales, « a mis en place une prime de 160 euros sur deux ans pour l’Institut de l’enfance et de la famille », confirme Lucie Vacher, sa vice-présidente déléguée à l’Enfance. Reste que le « Ségur pour tous » « dépend des latitudes financières et des priorités politiques de chaque département », rappelle Florence Dabin, présidente du Maine-et-Loire. Et si certains octroient des augmentations, comment une association présente sur plusieurs départements fait-elle lorsqu’une partie de ses salariés est financée par un autre exécutif local ? Jean-Xavier Blanc, directeur général de la Sauvegarde du Rhône, le rappelle : « En tant qu’employeurs nous devons l’équité salariale à tous nos salariés. »
Olivier Bonnin avec Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 204 - janvier 2022