Mesurer les effets d’un protocole de santé standardisé sur l’évolution de la santé physique, psychique et sur le développement d’enfants ayant bénéficié d’une mesure de protection de l’enfance avant l’âge de cinq ans. C’est l’enjeu de l’expérimentation quinquennale Pégase, lancée en 2019, dont le cahier de charges vient d’être retouché « essentiellement pour simplifier les circuits de financement », indique le Dr Daniel Rousseau son coordonnateur. L’idée ? Transférer au bénéfice des mineurs de l’aide sociale à l’enfance (ASE) le protocole actuellement déployé en France pour les prématurés, comportant des soins codifiés mais aussi, et surtout, un suivi de leur réalisation.
20 bilans renforcés
Près de trois ans après le démarrage officiel, 13 territoires sont engagés. Covid oblige, certains objectifs initiaux ont été revus à la baisse : d’ici à 2024, 1098 enfants tous issus de pouponnières adhérentes du Groupe national des établissements publics sociaux et médico-sociaux (Gepso) auront droit jusqu’à leurs sept ans à 20 bilans de santé renforcés, soit bien plus que prévu par le droit commun. Ce après conventionnement des structures, notamment avec les professionnels libéraux de leur territoire, aux interventions financées par la Caisse nationale d’assurance maladie.
Pour y parvenir, le projet prévoit le remplissage d’outils d’évaluation (échelles) simples à renseigner par les adultes en contact quotidien avec l’enfant, parents compris. « On commence d’ailleurs à en avoir certains qui, une fois leur enfant rentré à domicile, demandent la poursuite du suivi », note le Dr Rousseau. Un avant-goût d’une nouvelle fonction confiée aux structures bientôt chargées d’assurer le suivi de santé aussi une fois la mesure de protection terminée ? « Pégase ouvre des perspectives à nos établissements, reconnaît Stéphane Audrouing, directeur d’un établissement expérimentateur dans le Maine-et-Loire. Nous disposons ainsi de données consolidées de santé et d’un support de dialogue avec les parents, tout en permettant aux professionnels d’acquérir des compétences collectives. C’est toute une dimension vertueuse. »
Arrêté du 22 octobre 2022
Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 214 - décembre 2022