La convention collective nationale du 31 octobre 1951 doit-t-elle évoluer ? C'est la question à laquelle vont répondre les 1600 adhérents de la Fédération des établissements hospitaliers et d'aide à la personne, privés non lucratifs (Fehap), lors de l'assemblée générale du 23 mars. Un document de travail regroupant les premières pistes de réflexion a été soumis à concertation au conseil d'administration du 24 février. « Rien n'est décidé. Nous sommes dans une logique de consultation de nos adhérents, de réflexion, et non de négociation », précise Yves-Jean Dupuis, directeur général de la Fehap. Toutefois, les inquiétudes des syndicats n'ont pas tardé à se faire entendre.
Sur le fond et la forme
Première à monter au créneau, la Fnas-FO voit dans la démarche de la Fehap des prétextes à une remise en cause de la convention collective, « en dépit de nombreuses précautions de styles ». « La convention collective nous appartient aussi. Or, nous n'avons pas été informés ni sur le fond ni sur la forme », critique Nathalie Cagnieux, secrétaire générale de la CFDT santé sociaux. Même colère du côté de la CGT santé et action sociale. « La Fehap a beau dire qu'il ne s'agit pas d'un projet patronal déjà ficelé, mais seulement d'une réflexion, nous sommes sceptiques. Nous n'avons eu aucun retour, avant le mois de janvier, lors des commissions paritaires mensuelles, sur la teneur des réflexions des employeurs. Par ailleurs, lorsque l'on lit dans le document de travail, les solutions envisagées telles que la "minoration de l'ancienneté" ou "l'introduction d'une part d'individualisation de la rémunération", on frémit. De fait, nous avons appelé toutes nos bases à réagir contre ce projet mené sans concertation », annonce Patrick Boéro, délégué général. Si la révision de la CCN 51 est entérinée, les négociations risquent de s'amorcer dans un climat social tendu.
Nadia Graradji