« Les places en centres d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada) doivent redevenir majoritaires dans le dispositif d’hébergement. » Une ambition réaffirmée en novembre dernier par le gouvernement, dans la lignée de sa réforme… Et qui pourrait trouver un début de concrétisation cette année, avec la création de 8630 places de plus. Les nouveaux projets devaient être déposés par les opérateurs avant le 20 décembre dernier. Une échéance repoussée au 30 janvier, se sont entendu dire les fédérations du secteur, pour une ouverture effective mi-2016.
Parmi les critères de la sélection [1] ? L’aptitude à mobiliser des capacités importantes (au moins 30 places pour les extensions et 60 pour les créations). Côté coûts, « une perspective de convergence » vers un prix de journée de 19,50 euros est attendue. « En baisse de 15 à 20 % sur les cinq dernières années, celui-ci obéit à une vision comptable qui prévaut sur l’accompagnement », juge Pierre Henry, directeur général de France Terre d’asile. Le ratio d’encadrement doit, quant à lui, tendre vers un équivalent temps plein (ETP) pour 15 personnes accueillies [2].
Relocalisation des réfugiés
Sur l'ensemble des places prévues, 5130 le sont au titre du programme européen de relocalisation des réfugiés [3]. Un processus qui peinait à s’enclencher fin 2015. « Seules quelques centaines de personnes sont concernées dans l’Union européenne, on est presque dans la virtualité », soulève Pierre Henry. De son côté, la fédération des associations d'insertion Fnars s’inquiétait, dès l'automne, de l'instauration d’une « filière d'accès spécifique » pour le relogement de ces publics, appelant à une réelle coordination des dispositifs.
Information n° INTV1524951J du 10 novembre 2015
[1] Exemptée de la procédure d’appel à projet, en application de la réforme.
[2] Lire Direction[s] n° 137, p. 8
[3] Instruction n° INTV1524992J du 9 novembre 2015
Justine Canonne
Publié dans le magazine Direction[s] N° 138 - janvier 2016