« Même dans un contexte de raréfaction des crédits, aux pouvoirs publics de définir les lignes rouges : on ne peut toucher aux publics fragiles », prévient Guillaume Quercy, directeur de l’union interfédérale Uriopss Ile-de-France. L’initiative du conseil départemental de l’Essonne passe mal. Fin décembre, celui-ci a notifié son incapacité à honorer, sans rééchelonnement sur six ans, les dettes contractées vis-à-vis de gestionnaires d’établissements des secteurs des personnes âgées, handicapées et de l’aide sociale à l’enfance [1]. Inédit, assure Guillaume Quercy : « Les factures d’aide sociale à l’hébergement du dernier trimestre 2015 de quelque 600 associations sont majoritairement concernées. Même s’il reste encore à vérifier la réalité du montant des créances, les gestionnaires ne sont pas en mesure de jouer les amortisseurs face à de tels délais de paiement ! »
Sortie de crise fin mars ?
Rappelant le caractère obligatoire de ces dépenses, les professionnels ont d’emblée saisi l’agence régionale de la santé (ARS) et le préfet. Et s’apprêtaient, fin janvier, à convenir de leurs modalités d’action, éventuellement judiciaires.
C’est dans ce contexte que le président de l’exécutif de la Seine-Saint-Denis annonçait sa décision de ne pas inscrire au budget 2016 de crédits supplémentaires pour le RSA. Son objectif ? Pousser à la renationalisation, un enjeu au cœur des négociations sur le financement des allocations individuelles de solidarité menées entre Matignon et l’Assemblée des départements de France (ADF). Issue attendue avant la fin mars.
[1] Ainsi que de services d’aide à domicile autorisés.
Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 139 - février 2016