Un statut bénévole, sans salaire, ni protection sociale, ni formation, ni agrément préalable. Telle est la situation des assistants familiaux de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) dépeinte par l’Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux (Uniopss). « Nous encourageons une professionnalisation des assistants familiaux. Ainsi, l’engagement bénévole ne peut être mis sur le même plan que le travail social. Il doit y avoir une subsidiarité », défend Samia Darani, conseillère technique Enfance, famille, jeunesse. Qui précise : « Dans les faits, certains de ces bénévoles cumulent ce statut avec celui de salarié en tant qu’assistants familiaux de l’aide sociale à l’enfance (ASE) »… Lesquels sont soumis à des critères d'agrément [1]. Dans une lettre corédigée cet été avec l’Ufnafaam, un de ses adhérents, l'union demandait des éclaircissements à Catherine Sultan, directrice de la PJJ (DPJJ), notamment afin d'identifier ce qui différencie, ou pas, ces familles, bénévoles, de la PJJ et celles, professionnelles, des services de placement familial.
Une réflexion interministérielle
Réponse de la DPJJ dans un courrier du 19 septembre ? Ces bénévoles, « systématiquement rattachés à une unité éducative d’hébergement diversifié (UEHD) », bénéficient de l'accompagnement des professionnels de l'établissement de placement. Ils perçoivent par ailleurs « une indemnisation forfaitaire journalière d’accueil », plafonnée à 36 euros.
Toutefois, consciente des « limites » de ce cadre, Catherine Sultan annonce le lancement d'une « réflexion interministérielle afin d'envisager la création d’un statut juridique ad hoc propre à offrir les garanties nécessaires à ces familles ». L'ouverture d'un dialogue qui satisfait l'Uniopss. À suivre.
[1] Le décret n° 2014-918 du 18 août 2014 précise le contenu du référentiel fixant les critères d'agrément des assistants familiaux
Justine Canonne
Publié dans le magazine Direction[s] N° 124 - octobre 2014