« L’accompagnement éducatif est impossible à réaliser depuis l’intérieur de la prison, car quand les professionnels de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) se retrouvent à demeure en milieu carcéral, le rapport de forces avec l’administration pénitentiaire est biaisé, souligne Vincent Massari, cosecrétaire national du syndicat SNPES-PJJ. Tout ce qui est de nature à replacer le milieu ouvert au centre de la prise en charge va donc dans le bon sens. » Message visiblement reçu à la PJJ, qui rappelle le cadre d’intervention des services de milieu ouvert auprès des jeunes détenus. Ambition répétée de l’action éducative dans ce contexte ? Être « personnalisée, continue, soutenue, pluridisciplinaire, et rechercher l’implication de la famille », ce dans le sens de la continuité du parcours (éducatif, sanitaire, scolaire…) au-delà de la détention.
Coordination des interventions
Mission première du milieu ouvert, outre l’observation de la décision judiciaire? « Assurer la cohérence des réponses apportées dans le cadre pénal, et entre les dispositifs de droit commun ou de la protection de l’enfance. » Un objectif qui passe d’abord par la réactivité des services dès l’entrée en prison, compte tenu de la durée moyenne de détention des mineurs (inférieure à trois mois) : transmission des informations utiles au suivi, attention particulière à la prévention des risques liés à l’incarcération, évaluation interdisciplinaire… Pour parvenir à l’élaboration d’un projet personnalisé, une première synthèse doit être organisée, à partir des éléments observés, comme ceux transmis par les acteurs intervenant en prison et les éventuels partenaires institutionnels invités. Par ailleurs, une alternative à la détention ou un aménagement de peine, dont la mise en œuvre sera confiée au milieu ouvert, doivent être systématiquement proposés (en y associant le jeune et sa famille). Garants de la coordination des actions, les cadres doivent veiller à l’implication de leur équipe pluridisciplinaire et à la transmission du projet individualisé au jeune, à sa famille comme au magistrat.
Note ministérielle du 24 août 2017
Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 158 - novembre 2017