Augmenter la capacité d’hébergement, améliorer les conditions de prise en charge [1], poursuivre la structuration du parc. Ce sont les principaux objectifs du gouvernement en matière d’accueil des demandeurs d’asile et des réfugiés pour 2019. Ainsi, 1 000 places seront ouvertes en centres d’accueil (Cada) et 2 500 en hébergements d’urgence (Huda). « Une augmentation significative qui reste insuffisante pour couvrir les besoins », déplore Laurent Delbos, responsable du plaidoyer de Forum réfugiés-Cosi, qui pointe qu’actuellement « moins de 50 % des demandeurs d’asile sont hébergés dans le parc ». Autre bémol ? « L’effort ne porte pas sur le modèle Cada, pourtant le plus adapté à ce public. » Par ailleurs, 2 000 places en centres provisoires d’hébergement (CPH) sont programmées pour les personnes bénéficiaires d’une protection.
Des places spécifiques
Nouveauté cette année, dans ces parcs, des lits devront être réservés à des demandeurs d'asile et à des réfugiés à mobilité réduite. En outre, la spécialisation de places pour des femmes victimes de violence ou de la traite des êtres humains va se poursuivre via des accords de gré à gré entre la direction de l’asile et les opérateurs. Elles seront financées grâce à un supplément de 13 euros par jour par personne.
Conventionnement pluriannuel
De plus, les Huda absorberont les places d’accueil temporaire-service de l'asile (AT-SA) ainsi que 50 % de celles des centres d’accueil et d’orientation (CAO), deux dispositifs voués à disparaître. Afin de faciliter ces évolutions, un conventionnement pluriannuel expérimental (sur trois ans au lieu d’un) sera proposé aux gestionnaires dans deux régions (Grand-Est et Centre Val-de-Loire). « Une innovation intéressante qui doit apporter une meilleure visibilité budgétaire à l’opérateur », approuve Laurent Delbos.
Enfin, pour que les demandeurs d’asile n’occupent pas de places dans les dispositifs d’hébergement d’urgence de droit commun, le déploiement des équipes mobiles pluridisciplinaires (Office français de l’immigration et de l’intégration, préfecture, travailleurs sociaux) dans ces établissements continue, annonce le ministère de l'Intérieur.
Information du 31 décembre 2018
[1] Une circulaire ministérielle du 31 décembre 2018 signale que des normes minimales en matière d’accompagnement dans les lieux d'hébergement seront fixées dans un cahier des charges à paraître.
Noémie Colomb
Publié dans le magazine Direction[s] N° 172 - février 2019