Près de six mois après la présentation de la Stratégie Pauvreté, sa mise en œuvre territoriale est sur les rails. Le 21 février, le Premier ministre a donné le coup d’envoi de la contractualisation entre l’État et les conseils départementaux, déjà testée par onze d’entre eux. D’ici à fin juin, tous devront avoir signé une convention fixant des résultats à atteindre et le soutien financier de l’État pour trois ans. En 2019, 135 millions d’euros seront répartis dans les territoires et des hauts-commissaires régionaux chargés de piloter la démarche seront nommés en avril.
Des objectifs communs
Toutes les collectivités devront s’engager sur trois grands objectifs « socle ». À savoir, la prévention des sorties « sèches » des jeunes de l’aide sociale à l’enfance (ASE), l’amélioration de l’insertion des allocataires du revenu de solidarité active (RSA) et la revalorisation du travail social via la généralisation des démarches de premier accueil de proximité et de référent de parcours. En outre, des crédits sont réservés à certains zones géographiques pour renforcer la prévention spécialisée ou créer des maraudes mixtes associant les services de protection de l’enfance et ceux de l’État en matière d’hébergement. Sur tous ces thèmes, les départements doivent s’appuyer sur les différents documents de cadrage (référentiels, guide…) réalisés en concertation avec les associations. Ils peuvent aussi financer des initiatives locales s’inscrivant dans les orientations de la Stratégie mais vont au-delà des engagements du socle.
Quant aux associations gestionnaires, « elles doivent prendre connaissance des référentiels et se rapprocher de leur département pour défendre les projets qu’elles souhaitent mettre en œuvre », avance Alexis Goursolas, responsable du service Stratégie et Analyse des politiques publiques à la Fédération des acteurs de la solidarité. Car si « faute de financement, elles étaient freinées depuis plusieurs années pour développer des actions, elles doivent aujourd'hui saisir cette opportunité ».
Instruction n° DGCS/SD1/2019/24 du 4 février 2019 (documents de cadrage en annexes)
Noémie Colomb
Publié dans le magazine Direction[s] N° 174 - avril 2019