Il y a d'abord eu la déception à l'annonce du plan de relance, le 3 septembre. Puis à l'heure des comptes, la récolte ne serait pas si mauvaise pour l'économie sociale et solidaire (ESS). « S'il n'y a pas de ligne transversale nous concernant, plus de 1,2 milliard d'euros sur les 100 milliards du plan sont prévus pour nos structures », se réjouit Sébastien Darrigrand, le directeur général de l'Union des entreprises de l'ESS (Udes). Notamment ? 600 millions d'euros pour celles favorisant l'insertion professionnelle des jeunes, 300 millions pour le développement de l'ESS dans le cadre de la convention de partenariat entre l'État et la Caisse des dépôts, ou encore 100 millions au titre de l’accroissement de l’activité de la banque d'investissement Bpifrance. « Des mesures de soutien aux entreprises comme les prêts participatifs avec garantie de l'État nous seront aussi accessibles », complète Sébastien Darrigrand, qui appelle les structures à s'en saisir pour passer le cap de l'incertitude économique.
Des occasions manquées
Les plus précaires « une fois de plus ignorés » pour le Collectif Alerte, une occasion manquée selon la Fondation Abbé Pierre… Le son de cloche est radicalement différent du côté des organisations de lutte contre la pauvreté. Ce, malgré un soutien de 100 millions d’euros via un appel à projets national et territorial (solvabilisation des structures, achats directs de denrées sur le marché alimentaire…). Le Mouvement associatif regrette, pour sa part, l’absence de soutien global à la sauvegarde et au développement de la vie associative. Une déception accentuée par le fait que de nombreuses mesures du plan étaient déjà connues comme les 100 millions d’euros pour accompagner l’embauche des travailleurs handicapés ou encore les 6 milliards investis dans les secteurs sanitaire et médico-social dans le cadre du Ségur.
Laura Taillandier
Publié dans le magazine Direction[s] N° 190 - octobre 2020