Promise lors de la Conférence nationale du handicap (CNH) il y a un an, et créée le 1er janvier [1], la prestation de compensation du handicap (PCH) Parentalité laisse les acteurs sur leur faim. « Nous sommes sceptiques sur les modalités : il faut être éligible aux critères contraignants de la PCH et la notion de forfait est injuste », illustre Malika Boubekeur, conseillère nationale d’APF France handicap. Sont prévues 30 heures par mois pour l'aide humaine (habillage, toilette…) lorsque l’enfant a moins de trois ans (900 euros) et 15 heures jusqu’à sept ans (450 euros). « Quelque soit le nombre d’enfants ! Même si l’aide est majorée de 50 % pour les familles monoparentales, cela reste faible. En Ille-et-Vilaine par exemple, un dispositif extralégal prévoit cinq heures d’intervention par jour… », illustre-t-elle.
Une aide technique forfaitaire est également prévue : 1400 euros à la naissance de l'enfant, 1200 euros à son troisième anniversaire et 1000 euros à son sixième. Un coup de pouce bienvenu qui s'accompagne de la suppression de l'âge limite de 75 ans avant lequel déposer une première demande de PCH, ainsi que de l’ouverture de cette dernière aux besoins liés à la préparation des repas et à la vaisselle. « Sauf que celle-ci est conditionnée à un plafond (1 h 45) inchangé pour les actes liés à l’alimentation. C’est incompréhensible », nuance la conseillère. Qui s'interroge aussi sur le fait que la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2021 ne prévoit un versement aux départements au titre de la PCH Parentalité qu'à compter de 2022.
Des perspectives à domicile
Reste que ces changements ouvrent des perspectives pour les services d'aide à domicile, notamment « familles » : « Ces missions sont valorisantes pour les professionnels qui ont une appétence pour ce type d’intervention. Il faudrait développer les qualifications adéquates. C’est un champ très intéressant à creuser dans le cadre de la mission Laforcade sur l’attractivité des métiers », se réjouit Malika Boubekeur. Sans oublier le déploiement d’un service d’accompagnement à la parentalité des personnes en situation de handicap (SAPPH) par région, annoncé par le secrétaire d’État Adrien Taquet. « C’est tout un pan qu’il reste à consolider. »
[1] Arrêté du 17 décembre et décret n° 2020-1826 du 31 décembre 2020
Laura Taillandier
Publié dans le magazine Direction[s] N° 194 - février 2021