Après la pause estivale, c’est à la rentrée qu’est prévue la reprise des réflexions du groupe de travail interministériel visant à faire évoluer le statut des mandataires judiciaires à la protection des majeurs (MJPM) [1]. Début juillet, la dernière réunion a été l’occasion pour l’administration de faire le point sur les propositions avancées, quelques jours après le départ de la magistrate Anne Caron-Deglise, personnalité qualifiée, regrettant « les choix de méthode qui traduisent une conception de la concertation [qu’elle] ne partage pas », ont relayé des acteurs [2]. « Nous étions dans un format inédit, avec près de 80 participants associés, alternant le présentiel et distanciel en raison de la crise…, raconte le président de la Fédération nationale des associations tutélaires (Fnat), Ange Finistrosa. Les échanges, qui ont porté sur des sujets de fond, ont naturellement pâti de ces contraintes. »
Licence 3 ou master 1 ?
Des débats souvent animés sur la définition de la profession et de ses missions, sur l’éthique, le signalement des événements indésirables graves, le contrôle… Mais aussi sur la future commission nationale, rattachée au Haut Conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge (HCFEA), destinée à éclairer l’État dans son pilotage et à concourir à l’organisation de la profession. Mais c’est sans doute la question de la formation qui a suscité certaines des réactions les plus épidermiques. L’enjeu ? Le choix du diplôme national voué à remplacer l’actuel certificat national de compétences. Les pouvoirs ont tranché en faveur de la licence 3 (L3), rapportent les participants. « Une régression des niveaux de qualification, des compétences attendues, et donc de la qualité du suivi et de la gestion des mesures », ont aussitôt contesté des fédérations qui militent pour un master 1 (M1), rappelant que 95 % des MJPM ont déjà au minimum un bac +3. « La L3 constitue une avancée fondamentale, rétorque Ange Finistrosa. Elle est d’abord un vrai diplôme, et non un simple grade comme le M1, et elle permet de créer une véritable filière universitaire pour ce secteur. »
[1] Lire Direction[s] n° 192, p. 11
[2] L’Association nationale des délégués et personnels des services de MJPM (ANDP), la Fédération nationale des MJPM indépendants (FNMJI) et la chambre nationale CNMJPM.
Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 200 - septembre 2021