Ceci est un test

Directions.fr : Le site des directeurs et cadres du secteur social et médico social

Tribunaux de la tarification
« Une réforme à la sauvette »

17/05/2023

Le projet de loi Justice 2023-2027, discuté à compter du 6 juin, prévoit le transfert par ordonnance du contentieux de la tarification sanitaire et sociale à des juridictions de droit commun. Non sans risque, prévient Olivier Poinsot, juriste au cabinet Accens avocats.

La réforme se fonde sur les conclusions d’une mission d’inspection qui met en doute l’efficacité des tribunaux interrégionaux TITSS et de la Cour nationale CNTSS. Partagez-vous leurs constats ?

Olivier Poinsot. En partie seulement. Le droit du contentieux comporte, c’est vrai, des spécificités. Par exemple, le juge ne peut veiller a posteriori à l’exécution de ses décisions. Le fonctionnement des greffes est compliqué, vu le faible volume d’affaires à traiter. Artisanales, ces juridictions spécialisées disposent, de plus, d’outils de gestion rudimentaires et ses membres sont souvent éparpillés géographiquement, compliquant le partage de documents et les déplacements. Mais tous ces défauts relèvent d’abord de la responsabilité de l’État qui justifie leur dissolution aujourd’hui après les avoir privées des moyens de travailler.

Dans quel but ? 

O. P. Les pouvoirs publics pourraient vouloir supprimer ce contentieux. Ce qui est impossible car le droit au tarif relève des droits à caractère civil protégés par la Cour européenne des droits de l’homme. Donc, après avoir réduit les occasions pour les gestionnaires de remporter un contentieux en généralisant les contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens obligatoires, l’idée semble, avec cette réforme à la sauvette, de dissoudre ces juridictions et de confier leur contentieux à un juge ignorant du domaine. D’allure technique, le sujet est en fait très politique : il revient à supprimer les dernières possibilités de financement aux besoins.

L’intervention des professionnels du secteur siégeant dans les TITSS serait aussi supprimée. Avec quelles conséquences ?  

O. P. Les juges administratifs ne connaissent pas les activités du secteur. Or, comment décider de la pertinence d’un budget sans connaître les enjeux liés à la structure de ses coûts ou aux caractéristiques des publics ? L’expertise des juges échevins, que l’on cherche à écarter au motif que les dossiers, de plus en plus techniques, requerraient des techniciens du droit, est donc essentielle ! S’il fallait leur donner une formation juridique ad hoc, là encore, l’État pourrait y remédier.

Propos recueillis par Gladys Lepasteur

Publié dans le magazine Direction[s] N° 220 - juin 2023

Images

Olivier Poinsot, juriste au cabinet Accens avocats.






Ajouter un commentaire
La possibilité de réagir à un article de Direction[s] est réservé aux abonnés  du magazine Direction[s]
Envoyer cette actualité par email :
Email de l'expéditeur (vous)*

Email du destinataire *

Sujet*

Commentaire :

* Champs obligatoires

Le Magazine

N° 235 - novembre 2024
Fundraising. Une course de fonds
Voir le sommaire

Formation Direction[s]
Offres d'emploi
Les 5 dernières annonces publiées
Conseil Départemental de la Seine Saint Denis

DIRECTEUR·RICE GÉNÉRAL·E DU CDEF 93

Conseil Départemental de la Seine Saint Denis

MEDECIN REFERENT MALADIES INFECTIEUSES

UDAF DE LA MARNE

DIRECTEUR DE POLE (H/F)

Le Département de la Manche

Responsable du territoire de solidarité Coutançais (f/h)

Département du Val-de-Marne

GESTIONNAIRE COMPTABLE (H/F)


Voir toutes les offres
Agenda
25 au 27 novembre 2024, à Paris-La Défense et en ligne

JASFFG 2024

26 et 27 novembre 2024, à Poitiers

Intergénération & transmission

26 et 27 novembre 2024, à Paris

Journées internationales de la qualité hospitalière et en santé 2024

27 novembre 2024, à Paris

Rencontres de la justice des mineurs

27 novembre 2024, à Hérouville-Saint-Clair

Les violences sexuelles faites aux enfants : de la dénonciation à la reconstruction


Voir tous les évènements
Trophée Direction[s] : l'essentiel

Logo Trophée 2

Participez au Trophée Direction[s] 2024 !!

Sous les hauts patronages de :

Paul Christophe, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Égalité entre les femmes et les hommes


Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée chargée des Personnes en situation de handicap

En partenariat avec :

Logo Axiome