De niveau II, le certificat d’aptitude aux fonctions d’encadrement et de responsable d’unité d’intervention sociale (Caferuis) reconnaît les compétences des cadres intermédiaires et des chefs de service. Leurs missions ? Animer et encadrer une équipe, soutenir les actions engagées auprès des usagers et piloter l’action du service dans le respect du projet d’établissement. À la jonction de la direction et des équipes, ils doivent faire preuve de qualités comme l’autonomie, la responsabilité et l’esprit d’initiative. En outre, ils jouent un rôle particulier dans la communication interne de la structure. Pour accéder à la formation, les candidats doivent justifier, au choix :
- d’un diplôme de travail social de niveau III (assistant de service social, éducateur spécialisé...) ;
- d’un diplôme homologué ou inscrit au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) de niveau II ;
- d’un diplôme sanctionnant deux ans d’études supérieures assorti d’une expérience professionnelle de trois ans dans le secteur, dont six mois dans une fonction d’encadrement ;
- d’un diplôme d’auxiliaire médical de niveau III (infirmier, ergothérapeute, psychomotricien...) et de deux ans d’expérience professionnelle ;
- d’un diplôme de niveau IV (technicien d’intervention sociale et familiale – TISF, moniteur éducateur…) et de quatre ans d’expérience dans un service social et médico-social.
Dans tous les cas, les candidats doivent passer les sélections organisées par chaque établissement de formation.
À noter. Le Caferuis figure parmi les diplômes exigés pour présenter le concours de conseiller socioéducatif dans la fonction publique territoriale [1].
Quatre unités de formation
Le cursus est organisé sur une amplitude maximale de 24 mois. Les enseignements théoriques durent 400 heures, durée qui peut être réduite selon les qualifications et l’expérience professionnelle du candidat. Ils comportent quatre unités de formation :
- conception et conduite de projets (90 heures) ;
- expertise technique (150 heures) ;
- management d’équipe (100 heures) ;
- gestion administrative et financière (60 heures).
Elles sont composées d’une vingtaine de modules spécifiques, depuis la démarche de projet jusqu’à l’analyse des pratiques, en passant par l’organisation politique et administrative de l’intervention sociale, la logique juridique de l’intervention, ou encore l’organisation et la planification.
La formation pratique (420 heures, avec une possibilité d’allégement de 210 heures) s’effectue sous forme d’un stage auprès d’un professionnel exerçant des fonctions d’encadrement dans une structure, obligatoirement sans lien avec l’employeur du candidat. Quatre épreuves valident la certification. Le postulant soutient notamment un mémoire relatif à la conception et à la conduite de projet, qui clôture la formation.
Accessible par la VAE
Le diplôme est accessible par la validation des acquis de l’expérience (VAE) aux personnes qui justifient de l’exercice d’une activité salariée, non salariée ou bénévole en rapport direct avec le diplôme, durant trois ans à temps plein. Le livret I de recevabilité est à retirer auprès de l’Agence de services et paiement.
Son coût moyen diffère selon les instituts et la durée du cursus. Pour un parcours long, il s’élève à environ 6 000-7 000 euros, mais il peut grimper jusqu’à 9 500 euros. Le Caferuis peut être financé par l’employeur du candidat via le plan de formation, par les commissions paritaires interprofessionnelles régionales (CPIR) via le compte personnel de formation (CPF) de transition professionnelle, ou en autofinancement. Les demandeurs d’emploi peuvent quant à eux solliciter Pôle Emploi ou le conseil régional.
Vers un tassement de la demande
Avec 475 stagiaires en 2019 contre 621 deux ans auparavant (source Opco santé), la demande connaît un net tassement. Preuve que « la qualification correspondait à un besoin du moment », dans la perspective du renouvellement des générations de cadres, comme le notait dès 2015 l’Observatoire prospectif des métiers et des qualifications du secteur [1]. Au risque d’une surconsommation du diplôme, avec des lauréats ne pouvant concrétiser leur projet d’évolution de carrière. D’autant que l’échelon ne résiste pas toujours à la recomposition des organigrammes : en 2017, l’enquête emploi relevait une diminution de 27 % des postes de cadres ou chefs de service éducatifs, du soin ou de l’insertion [2]. Autre élément d’explication : la disparition du congé individuel de formation (CIF), fréquemment utilisé par les éducateurs en situation d’usure professionnelle pour préparer un Caferuis. Après la reconnaissance au niveau II des diplômes de travailleurs sociaux, la réingénierie devient urgente, estime Manuel Pélissié, président de la Commission professionnelle consultative (CPC) Cohésion sociale et santé : « Les diplômes d’encadrement doivent être repositionnés sans tarder, au risque de perdre en valeur et en attractivité », craint-il. (C. D.)
[1] Se former au Caferuis, entre stratégies associatives et trajectoires professionnelles, L’Observatoire et Unifaf, mai 2015
[2] Enquête emploi 2017, à télécharger sur enquête-emploi.unifaf.fr
[1] Décret n° 2013-489 du 10 juin 2013
Manuel Jardinaud avec Justine Canonne
En savoir plus
Caferuis. Préparation complète pour réussir sa formation, Gilles Astruc, Maxime Delaloy, éd. Vuibert, 2018
Tout-en-un 2020-2021, Caferuis, Jacques Papay, éd. Dunod, 2019