Besoin d’étoffer les compétences professionnelles, de renforcer l’expertise sur les politiques sociales, d’acculturer des profils issus d’autres secteurs d’activité [1], apparition de nouvelles fonctions… Autant de raisons qui ont poussé le monde universitaire et les grandes écoles à investir la formation des dirigeants du secteur. Depuis les années 1990, les diplômes supérieurs à destination des cadres de l’économie sociale et solidaire se sont multipliés. La fixation de niveaux de qualification pour exercer comme directeur dans le secteur social et médico-social [2] a conforté cette tendance. D’autant que les employeurs s’intéressent désormais à des profils plus variés et des parcours moins linéaires que ceux des seuls « cafdesiens », jugés (à tort ou à raison) plus formatés.
Diversifier les profils
« Les enjeux du secteur sont devenus plus complexes, les fonctions ont évolué avec la recomposition des organigrammes… Dans ce contexte, une équipe de direction aux profils panachés offrira des points de vue et des compétences plus riches », estime ainsi Gyslaine Jouvet, directrice du dispositif habitat de l’Apajh Sarthe-Mayenne et intervenante dans plusieurs formations universitaires. Les établissements d’enseignement supérieur se positionnent donc comme prescripteurs de nouvelles qualifications pour entériner un parcours professionnel en proposant une spécialisation, voire une expertise validée par un diplôme de niveau I — une reconnaissance toujours appréciée par les employeurs. En général, ces formations permettent d’élargir la palette de savoirs en gestion, management, ressources humaines (RH), évaluation ou politiques publiques. Les « étudiants » viennent rafraîchir des connaissances, découvrir des techniques et des outils nouveaux, mais aussi élargir leurs horizons. « Un directeur de pôle a suivi un master à Sciences Po : ses perspectives en ont été transformées, rapporte Gyslaine Jouvet. Il se sent désormais beaucoup plus à l’aise pour travailler avec d’autres associations, et entraîner les professionnels dans la démarche. »
Avantages de ces diplômes ? Leur coût et leur durée. L’investissement financier varie entre 2 000 et 6 000 euros et la durée de la formation est généralement d’un an (de 400 à 800 heures). Ces diplômes sont donc prisés par les cadres qui veulent concilier études et obligations professionnelles. La sélection des candidats se fait à l’entrée sur dossier, puis sur entretien. L’enseignement théorique est souvent complété par un stage en milieu professionnel et un rapport de mission. Enfin, la rédaction d’un mémoire valide leur formation.
Se former à l’étranger
L’arrivée massive de ces formations universitaires a rebattu les cartes pour les établissements de formation au travail social (EFTS) . Beaucoup ont revu leur offre et décidé de jouer la carte de la complémentarité et de la double diplomation (notamment avec le certificat d’aptitude aux fonctions de directeur d’établissement ou de service d’intervention sociale – Cafdes). En outre, ce type de diplôme correspond à la demande d’un certain nombre d’employeurs pour qui les directeurs sont parfois trop peu formés en matière de ressources humaines ou de gestion. Kedge Business School, l’Essec, Sciences Po… Les grandes écoles de commerce et de management ont investi le champ. Masters et mastères spécialisés, Executive MBA, Executive masters… sont proposés, souvent en partenariat, là aussi, avec les centres de formation ou des organisations du secteur. Parmi les atouts de ces formations de haut vol ? Certaines proposent voyages d’études et séminaires à l’étranger. Si les cursus à temps partiel sont compatibles avec une activité professionnelle, leur coût n’est pas anodin (généralement à partir de 12 000 euros, certains dépassant les 20 000 euros).
Bien qu’elle soit encore teintée de concurrence, la coopération opérationnelle entre universités, grandes écoles et EFTS a connu d’impor tants progrès, estime Diane Bossière, déléguée générale de l’Unaforis. « Elle permet même de proposer des parcours individualisés, d’envisager des passerelles ou des allégements de formation entre diplômes équivalents », souligne-t-elle.
Face à une offre pléthorique, chacun peut donc trouver son bonheur… à condition de s’y retrouver. D’où la nécessité de cibler ses besoins, de s’informer sur le contenu, le programme et l’équipe pédagogique. Pourquoi pas en utilisant son réseau pour en savoir plus.
Avantages de ces diplômes ? Leur coût et leur durée. L’investissement financier varie entre 2 000 et 6 000 euros et la durée de la formation est généralement d’un an (de 400 à 800 heures). Ces diplômes sont donc prisés par les cadres qui veulent concilier études et obligations professionnelles. La sélection des candidats se fait à l’entrée sur dossier, puis sur entretien. L’enseignement théorique est souvent complété par un stage en milieu professionnel et un rapport de mission. Enfin, la rédaction d’un mémoire valide leur formation.
[1] Lire Direction[s] n° 137, p. 20
[2] Décret n° 2007-221 du 19 février 2007
Clémence Dellangnol