Pour l’année scolaire 2013-2014, les règles d’accueil des stagiaires sont finalement inchangées pour les structures sociales et médico-sociales publiques. Ce, alors que la loi du 22 juillet 2013 portée par la ministre de l’Enseignement supérieur prévoyait qu’elles soient désormais toutes soumises à l’obligation de gratification. Le 25 octobre, face à la gronde des étudiants en travail social, Geneviève Fioraso a annoncé un moratoire sur le déploiement de cette extension. « La décision a eu un effet positif immédiat pour les assistants sociaux, plus souvent recrutés par des collectivités. Pour les autres, cela ne change rien, déplore Jean-Marie Vauchez, président de l’Organisation nationale des éducateurs spécialisés (Ones). Depuis 2008, la mise en œuvre de cette disposition dans le privé a notamment restreint leur choix de lieux de stage. »
Financements supplémentaires
La ministre précise que les décrets d'application de la nouvelle mesure seront pris après concertation « avec les organismes d’accueil ». Laquelle ne semblait pas avoir été lancée à la mi-novembre. « On règle un problème en annulant ce qui vient d’être voté. Sur la méthode, c’est terrible !, s’exclame Éric Deniset, secrétaire fédéral du syndicat Fnas-FO. Pour nous, cela équivaut à un renvoi sine die de la question. » Distillées depuis plusieurs années, les propositions ne manquent pourtant pas. Ainsi, la Fnas-FO et l’Ones suggèrent de financer ces rémunérations via un fonds spécifique, géré par les centres de formation et abondé par les pouvoirs publics. Tandis que l’Assemblée des départements de France (ADF) continue de plaider en faveur d’une ligne « missions d’intérêt général » dans le budget des structures. « Nous avons prévenu les ministères, lance Jean-Pierre Hardy, chef des politiques sociales à l’ADF. C’est un problème qui risque de plomber les états généraux du travail social en juin prochain. »
Aurélia Descamps
Publié dans le magazine Direction[s] N° 114 - décembre 2013