Moins d’un an et demi après ses dernières consignes sur la prise en charge des mineurs radicalisés (ou en danger de radicalisation violente), la direction de la Protection judiciaire de la Jeunesse (DPJJ) met à jour sa doctrine. Notamment sur la base de l’expérience acquise depuis 2015 par les secteurs public et associatif habilité. Afin de sensibiliser les jeunes aux dangers des discours radicaux, l’importance des actions collectives de prévention au sein des structures est d’abord réaffirmée. Tout comme le rôle clé de la mesure judiciaire d’investigation éducative (MJIE) et d’une évaluation pluridisciplinaire constante pour mieux individualiser les suivis.
En outre, pas question d’opter pour le regroupement de ces mineurs : préalablement repérées par les directions interrégionales (DIR), des places en centres éducatifs fermés (CEF) ou en établissements de placement éducatif (EPE) sont fléchées, en alternative à l’incarcération à l’issue du déferrement. Et parce que ces suivis particuliers requièrent un partage d’informations récurrent, la DPJJ rappelle aussi l’intérêt des protocoles de transmission entre les structures et le milieu ouvert, mais aussi entre eux et les services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP).
Soutien aux professionnels
Pour conforter les personnels, l’accent est mis une fois encore sur la formation, qui a déjà concerné plus de 11 000 d’entre eux. Par ailleurs, la pluridisciplinarité des interventions reste « un des principes essentiels de [leur] sécurisation dans le cadre des actions auprès de publics difficiles ». Enfin, pour prévenir tout sentiment d’isolement ou de crainte, les cadres sont invités à promouvoir des instances d’accompagnement d’équipes (supervision, analyse et échanges des pratiques…).
Note DPJJ du 1er août 2018
Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 168 - octobre 2018