L’ensemble des salariés des entreprises adaptées (EA) inéligibles à la reconnaissance de la lourdeur du handicap (RLH) ? La position que semble avoir adoptée l’Association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph), depuis qu’elle a repris les manettes du dispositif en juillet 2011, continue de préoccuper le secteur. « Le transfert de compétences des [services déconcentrés de l’État] à l’Agefiph aurait dû se faire à droit constant, mais l’association a changé les règles du jeu, dénonce Sébastien Citerne, directeur général de l’Union nationale des EA (Unea). Elle considère en effet que la prise en charge du handicap de tous les salariés en EA est déjà assurée par l’aide au poste et la subvention spécifique. Elle oublie que ces structures peuvent aussi embaucher – à hauteur de 20% de leurs effectifs – des salariés qui ne bénéficient pas de ces financements. » Des travailleurs qui peuvent être eux-mêmes en situation de handicap et profiter des aides prévues en milieu ordinaire, estime le comité d’entente des associations du secteur.
Encore une incertitude
Son courrier du 16 juillet dernier à l’Agefiph restait sans réponse à la mi-septembre. « Et nous attendons toujours une position claire de l’administration centrale, ajoute Sébastien Citerne. Le risque est qu’à terme les EA se tournent vers des salariés valides. » De son côté, l’Association des directeurs d’établissements et services d’aide par le travail – Esat, continue de demander que la RLH soit accordée « systématiquement » aux personnes embauchées en milieu ordinaire à la sortie d'un Esat.
Aurélia Descamps
Publié dans le magazine Direction[s] N° 100 - novembre 2012