Passer d’une logique de places à une logique de réponses : c’était le leitmotiv du rapport de Denis Piveteau, « Zéro sans solution », en 2014. « La démarche “Une réponse accompagnée pour tous”, initiée sous le quinquennat précédent et prolongée par le gouvernement actuel, incarne cet enjeu de prestations personnalisées et évolutives », pointe le conseiller d’État. Elle ne constitue néanmoins qu’une pièce du puzzle car cela implique des changements profonds en termes d’offres. Les structures sont mises au défi du décloisonnement, entre elles et avec le sanitaire notamment, tout en se réorganisant afin de repenser les accompagnements en tenant compte des besoins et des attentes des usagers. Le fonctionnement en dispositif intégré (Ditep) ou encore l’essor des habitats inclusifs montrent la voie. Des accompagnements au plus près de la vie ordinaire qui nécessitent aussi un soutien de l’aide à domicile. « Les prestations sont de plus en plus lourdes, tout comme nos difficultés économiques, alerte Marie-Claude Dacquin, directrice générale de l’association Assad, à Saint-Omer (Pas-de-Calais). Pourtant, notre secteur a un rôle à jouer pour éviter les ruptures. » Sur le plan institutionnel, la nouvelle nomenclature des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS) pour personnes handicapées et le chantier tarifaire Serafin-PH préparent de vastes reconfigurations. « La logique de parcours induit une nouvelle gymnastique de financement allant vers une tarification modulaire, explique Denis Piveteau. On n’évitera pas un basculement vers la solvabilisation des personnes. Aller au bout de la logique de parcours, c’est aller vers celle des droits individuels. »
Denis Piveteau, conseiller d’État, auteur du rapport « Zéro sans solution »
« Aucun intervenant social ne peut être responsable à lui seul de la trajectoire des personnes. Travailler avec les autres professionnels, avoir conscience de l’aval, mettre en place un lieu de coordination si nécessaire… Penser le parcours oblige donc à mettre en place une supervision passant par une fonction nouvelle et une responsabilité élargie de chaque acteur. »
1. Fluidifier les parcours des usagers jusqu’au milieu ordinaire
2. Coconstruire les politiques territoriales
3. Associer les usagers sur un pied d'égalité
4. Coopérer pour sécuriser l'offre
5. Trouver les moyens financiers d'agir
6. Accompagner la perte d'autonomie demain
7. Lutter contre la pauvreté sans oublier les jeunes
8. Retrouver la parole associative
9. Protéger les droits des exilés
10. Mobiliser les troupes demain
11. Développement durable : s'engager avec énergie
12. Continuer à manager dans le public
13. Intégrer la révolution numérique
14. Innover pour avancer
15. Diffuser le modèle de l'ESS
Clémence Dellangnol, Aurélia Descamps, Aude Mallaury et Pascal Nguyên
Publié dans le magazine Direction[s] N° 168 - octobre 2018