La France compte près de 9 millions de personnes pauvres, chômeurs et familles monoparentales en tête. Un phénomène qui n’augmente pas tant en proportion qu’en intensité : les pauvres le sont devenus davantage ces 20 dernières années. Quelles solutions avancer ? L’exécutif promeut une nouvelle approche axée sur la prévention, accompagnée d’une refonte des minima sociaux pour « sortir d’une logique monétaire »… Au menu donc, une Stratégie Pauvreté (qui s’est fait attendre !) axée sur l’enfance et la jeunesse. Intention louable, à l’heure où le Conseil économique, social et environnemental (Cese) pointe « le gâchis humain et financier » que constituent les ruptures d’accompagnement des sortants de l’aide sociale à l’enfance (ASE). Les chiffres sont sans appel : moins d’un tiers d’entre eux aurait un suivi à la majorité et un quart des sans domicile est passé par l’ASE. L’appel de la députée Brigitte Bourguignon pour rendre obligatoire l’accompagnement des jeunes majeurs, avec une prolongation possible jusqu’à 25 ans, sera-t-elle de nature à enrayer ce risque d’exclusion ? « L’apprentissage du vivre ensemble ou le soutien à la parentalité sont aussi des leviers à actionner », plaide Alain Bouchon, directeur général de la Sauvegarde de l’Ain. « La pauvreté des enfants est celle des parents, rappelle Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités. Si des mesures spécifiques à certains publics sont utiles, le gouvernement ne peut faire l’économie d’une vision globale, la question de l’emploi restant centrale dans la lutte contre la pauvreté des familles. »
Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités
« Notre système social représente certes des dépenses, mais cet investissement est un choix politique. La France affiche ainsi l’un des taux de pauvreté les plus faibles d’Europe. La solidarité reste une valeur forte. Face au discours ambiant de responsabilisation des pauvres, les désignant comme irresponsables et profiteurs, le secteur social a un rôle à jouer d’interpellation des pouvoirs publics."
1. Fluidifier les parcours des usagers jusqu’au milieu ordinaire
2. Coconstruire les politiques territoriales
3. Associer les usagers sur un pied d'égalité
4. Coopérer pour sécuriser l'offre
5. Trouver les moyens financiers d'agir
6. Accompagner la perte d'autonomie demain
7. Lutter contre la pauvreté sans oublier les jeunes
8. Retrouver la parole associative
9. Protéger les droits des exilés
10. Mobiliser les troupes demain
11. Développement durable : s'engager avec énergie
12. Continuer à manager dans le public
13. Intégrer la révolution numérique
14. Innover pour avancer
15. Diffuser le modèle de l'ESS
Clémence Dellangnol, Aurélia Descamps, Aude Mallaury et Pascal Nguyên
Publié dans le magazine Direction[s] N° 168 - octobre 2018