Par rapport à leurs homologues du monde du sport ou des loisirs, les associations sociales et médico-sociales se distinguent par leur fonction d’employeur ainsi que le caractère tarifé et très réglementé de leurs activités. Afin d’accompagner au mieux les usagers et de répondre aux exigences de performance des pouvoirs publics, elles n’ont eu de cesse de se professionnaliser. « Il y a eu une tendance à la technicisation, voire technocratisation, qui est parfois allée trop loin », analyse Yannick Blanc, vice-président de La Fonda. Conséquences ? L’émergence d’organismes avant tout gestionnaires mais aux mains de conseils d’administration en manque de nouvelles recrues. « Les enjeux sociaux (pauvreté, dépendance, inclusion) ont changé d’échelle : pour y faire face, nous avons besoin d’autant plus du fait associatif. Qui, de surcroît, est en phase avec les aspirations de la société à une structuration horizontale de l’action collective », poursuit-il. La vitalité du secteur dépendra de l’attitude des pouvoirs publics (à l’écoute des propositions du terrain, élaborant des appels à projets moins prescriptifs…), mais aussi des efforts associatifs pour s’adapter à la nouvelle donne. « Les formes de l’engagement ont changé et il n’y a plus vraiment de distinctions entre adhérents et non-adhérents, signale Yannick Blanc. Le défi consiste à se montrer attractif pour réunir une communauté élargie autour d’une même cause. Sans oublier les usagers. »
Armelle de Guibert, déléguée générale des Petits Frères des pauvres
« Aujourd’hui, le fonctionnement des associations est trop calqué sur le secteur marchand. Elles sont poussées à se comporter comme de simples opérateurs, des sous-traitants. Pour rester un corps intermédiaire légitime, nous devons réinvestir notre fonction militante et continuer de porter un message. Ouvrons davantage la gouvernance à la société civile, faisons-lui confiance pour inventer des solutions. »
1. Fluidifier les parcours des usagers jusqu’au milieu ordinaire
2. Coconstruire les politiques territoriales
3. Associer les usagers sur un pied d'égalité
4. Coopérer pour sécuriser l'offre
5. Trouver les moyens financiers d'agir
6. Accompagner la perte d'autonomie demain
7. Lutter contre la pauvreté sans oublier les jeunes
8. Retrouver la parole associative
9. Protéger les droits des exilés
10. Mobiliser les troupes demain
11. Développement durable : s'engager avec énergie
12. Continuer à manager dans le public
13. Intégrer la révolution numérique
14. Innover pour avancer
15. Diffuser le modèle de l'ESS
Clémence Dellangnol, Aurélia Descamps, Aude Mallaury et Pascal Nguyên
Publié dans le magazine Direction[s] N° 168 - octobre 2018